Vaste sujet s’il en est, la demande de financement bancaire pour votre reprise d’entreprise fait souvent l’objet d’un manque de maîtrise. Ce qui peut lourdement porter préjudice à votre projet. Pour en parler, nous avons sollicité notre experte Lorène Lacercat, conseillère Création Reprise qui a rejoint la CCI des Vosges après une longue expérience dans le milieu de la banque. Vous avez d’autres interrogations ? Transmettez-les-nous via nos réseaux sociaux (liens en bas de cette page), nous y répondrons avec plaisir. En attendant, place aux clés de la réussite !

Lorène Lacercat,
conseillère création-reprise

Quels que soient les métiers, les secteurs et les types de projets, l’immense majorité des demandeurs de prêts ont le même réflexe : aller toquer aux portes de plusieurs banques pour savoir quel financement ils peuvent espérer. Ils pensent ainsi gagner du temps. C’est pourtant la meilleure façon d’en perdre par la suite !

En réalité, cette étape est la dernière, et de nombreuses tâches préparatoires la précèdent. Mais avant de les aborder, voyons pourquoi il est nécessaire de procéder dans le bon ordre pour une reprise vraiment réussie.

Maîtrisez le contexte

Pour commencer, rappelons l’essentiel : un conseiller bancaire est un être humain ! Il n’est pas seulement là pour sanctionner votre dossier. Cela peut vous surprendre, mais il est avant tout un partenaire, qui pourra être en mesure de favoriser votre projet si vous lui donnez ce dont il a besoin, à savoir : un dossier bien détaillé, bien ficelé, que vous connaissez sur le bout des doigts. Et ce, pour deux raisons.

Tout d’abord, de nos jours, il a de plus en plus de clients, et de moins en moins de temps pour traiter leurs demandes de financement. C’est ainsi que de nombreux dossiers, incomplets ou comportant des zones d’ombre, sont mis en attente, le temps que vous apportiez les informations manquantes. Sans compter les délais de validation qui peuvent s’avérer très longs, puisque les études de dossiers ne se font pas toujours au sein même de l’agence, et peuvent impliquer plusieurs intermédiaires externes. De plus, un dossier mal monté entache votre crédibilité en tant que repreneur. Sans minutie, vous risquez donc d’essuyer un refus catégorique, alors même que votre projet est plein de promesses.

Autrement dit, faire preuve d’anticipation vous permettra d’éviter une perte de temps et une déception importante. Et pour ce faire, rien de tel qu’une démarche progressive !

Suivez ces 5 étapes

  1. L’idée
    Cela peut paraître évident, mais tout part de là. Il ne s’agit pas seulement de vouloir reprendre une entreprise dans un secteur donné, mais bien de repérer celle qui nous convient ; celle où l’on se projette réellement, et celle qui présente un réel potentiel, au-delà du “coup de cœur”.
  2. L’exploration
    Il s’agit d’une étape cruciale, durant laquelle vous allez faire votre étude de marché. Quel est l’environnement de l’entreprise ? Rachetez-vous des parts ou un fonds de commerce ? Où en sont l’offre et la demande ? Qui sont les fournisseurs ? Les partenaires ? Dans quel état se trouve le matériel ? En vous posant toutes ces questions, l’idée est de savoir précisément ce que vous allez racheter. « J’ai malheureusement vu de nombreux repreneurs se dire “le prix de vente correspond à ce que je souhaite”, et le payer très cher par la suite, car ils n’avaient pas anticipé les frais annexes », commente Lorène Lacercat.
  3. Les moyens d’exploitation
    Il s’agit de tous les coûts que vous devrez lister en plus des coûts classiques de la reprise (frais de notaire, honoraires d’avocat et ainsi de suite). Citons par exemple du matériel à changer, la trésorerie dans le cadre du rachat d’un fonds de commerce, ou même les stocks à refaire. Bien entendu, plus l’entreprise sera d’envergure (comme dans le domaine industriel), plus ces frais seront conséquents.
  4. Le plan de financement (enfin !)
    Vous l’aurez compris, il s’agit bien de l’avant-dernière étape et non de la première ou de la seconde, comme de nombreux repreneurs le croient à tort. Elle consiste donc à lister l’ensemble de vos apports (que vous pourrez améliorer grâce au prêt d’honneur comme Réseau Entreprendre ou Initiative France et à des subventions éventuelles), puis à calculer votre rentabilité, et à la confronter au remboursement prévisible du crédit. Cela déterminera si votre projet est effectivement une bonne affaire. Là encore, deux possibilités s’offrent à vous : soit l’entreprise est suffisamment rentable pour s’autofinancer, soit ce n’est pas le cas, et il vous faudra revoir votre étude de marché et miser sur un développement d’activité. En tout cas, sachez qu’à ce stade, vous facilitez littéralement le travail du banquier : « cela peut vous sembler fastidieux, mais vous aurez répondu à 90 % de ses questions. Or, un banquier qui ne pose pas de questions et un banquier qui dit oui ! » confirme Lorène Lacercat.
  5. La validation ultime
    Dernière étape et non des moindres : faire appel à un comptable ou un juriste dans l’optique d’une étude sur les plans juridique, social et fiscal. Votre interlocuteur vous aidera en effet à déterminer le système de reprise qui vous conviendra le mieux (rachat de parts, création du holding, etc.). Autre précision de notre experte : « L’idéal est de faire appel aux deux, dès que vous aurez repéré l’entreprise que vous souhaitez reprendre. Cela peut représenter des dépenses non-négligeables, mais elles vous permettront de faire des économies très importantes par la suite. »

En suivant consciencieusement ces cinq étapes, vous vous assurez un rendez-vous bancaire des plus sereins, puisqu’à ce stade, vous maîtriserez tous les aspects de votre dossier et de votre projet.

S’il n’y avait qu’un mot à retenir de cet article, ce serait : « an-ti-ci-pa-tion » ! D’une certaine façon, la reprise d’entreprise est comparable à une gestation : plus elle se fait dans la précipitation et de manière prématurée, plus les risques de difficultés à court, moyen et long terme augmentent. Alors n’oubliez pas : prenez votre temps. Et surtout : faites-vous accompagner par un conseiller CCI ou CMA de votre département. En tant que professionnels de la reprise, nous nous ferons un plaisir de vous aider à mener à bien votre nouvelle aventure !

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