Souvent, quand on pense à céder une entreprise, on pense à l’établissement, au matériel, aux brevets éventuels… bref, aux actifs. Mais si tout cela représente déjà un beau patrimoine, il serait dommage de ne pas y inclure une donnée essentielle : les savoirs et les savoir-faire. On parle alors de « patrimoine immatériel », qui inclut les compétences, les gestes métiers, ou encore la culture d’entreprise. Voyons ensemble en quoi ces éléments déterminent le succès et la pérennité de votre projet de cession-reprise !

La cession-reprise peut être perçue sous l’angle comptable et juridique en priorité. Pourtant, comme vous vous en doutez, il n’y a pas que les chiffres et les contrats ! Qu’il s’agisse de gestes techniques propres à un métier artisanal, de procédures internes spécifiques ou encore de la connaissance fine d’une clientèle, ces compétences immatérielles sont un véritable socle pour l’entreprise. Côté cédant, il s’agit de valoriser ce capital humain. Côté repreneur, de s’en imprégner pour assurer la pérennité et la croissance de l’activité. Mais comment organiser cette passation de manière efficace ? Quels outils et bonnes pratiques adopter ? Voici quelques pistes.

Une transmission qui dépasse les chiffres

De plus en plus de cédants et repreneurs en conviennent : la réussite d’une cession-reprise d’entreprise repose tout autant sur la transmission des compétences que sur les documents signés. Prenons l’exemple d’une boulangerie artisanale : à votre avis, qu’y a-t-il au-delà de la vente du fonds de commerce ? Certains répondront « la connaissance des clients qui viennent chaque jour » ; d’autres : « la gestion quotidienne du fournil et du matériel », ou même « les recettes maison ». Et toutes ces personnes auront raison, car ce sont tous ces éléments qui font la différence.

De même, dans le secteur industriel, la maîtrise des procédés de fabrication ou la maintenance des machines spécifiques sont des savoir-faire précieux qu’aucun document ne saurait expliquer et transmettre aussi bien que le cédant ou qu’un collaborateur spécialisé, par exemple. Pour le cédant, cette transmission immatérielle est aussi une manière de pérenniser son héritage professionnel, et de s’assurer que le travail de toute une vie ne soit pas perdu. Pour le repreneur, c’est l’opportunité d’intégrer rapidement les codes, les pratiques et la culture de l’entreprise. En fait, la clé réside dans l’anticipation et la collaboration : plus la passation est préparée en amont, plus elle sera fluide et bénéfique pour les deux parties.

Quatre méthodes pour favoriser la passation des savoirs

Reste à savoir comment organiser concrètement cette transmission des savoirs et savoir-faire ! En ce sens, plusieurs moyens s’offrent à vous pour structurer cette phase essentielle. Veuillez noter que la liste suivante n’est pas exhaustive, mais vous donnera un excellent aperçu de vos possibilités :

  1. Le compagnonnage
    Comme son nom l’indique, ici le cédant accompagne le repreneur sur le terrain pendant plusieurs semaines ou mois. Cette immersion permet d’assimiler les gestes métiers, de comprendre les subtilités des relations clients ou fournisseurs, et de mieux appréhender l’organisation interne.
  2. Le livret de savoir-faire
    C’est en somme “la bible” du repreneur. Véritable document de référence, il recense les procédures-clés, les contacts importants, les points de vigilance et les astuces du quotidien. Bien sûr, il ne remplace pas la pratique, mais s’avère extrêmement utile jour après jour.
  3. Les formations internes
    Une pratique parfois méconnue mais extrêmement efficace ! Certains cédants choisissent en effet de mettre en place des sessions de formation dans le cadre de la transmission ; des formations qu’ils peuvent animer eux-mêmes ou confier à des salariés expérimentés. Cela peut concerner l’utilisation de logiciels spécifiques, la maîtrise de machines ou encore des process internes.
  4. Le mentorat post-reprise
    Même après la passation officielle, le cédant peut rester disponible quelques mois pour répondre aux questions ponctuelles du repreneur. Une sécurité non-négligeable pour permettre à ce dernier de prendre confiance et consolider ses acquis.

Quelle que soit la méthode choisie, l’important est de créer un climat de confiance et de bienveillance entre le cédant et le repreneur. Cette relation humaine est au cœur d’une transmission réussie.

Des bénéfices pour l’entreprise entière

Transmettre les savoirs et savoir-faire permet au cédant d’assurer le succès de sa transmission. Et cette posture peut être une véritable source de fierté et de satisfaction, le sentiment du devoir accompli prévalant sur la seule dimension commerciale de la cession. Côté repreneur, s’imprégner des savoir-faire existants est un gage de crédibilité et de légitimité. Il pourra ensuite y apporter sa touche personnelle et innover sur des bases solides.

Cela étant dit, le processus est aussi profitable aux salariés ! On y pense moins souvent, mais ceux-ci seront sans nul doute rassurés par une continuité des pratiques. Ils pourront ainsi s’adapter plus facilement au changement de direction. Cette stabilité permet de maintenir la qualité de service et de conserver la confiance des clients et partenaires. En somme, c’est toute l’entreprise qui en tire avantage.

Vous l’aurez compris : transmettre ou reprendre une entreprise ne s’improvise pas. Si les aspects financiers et juridiques sont essentiels, la transmission des savoirs et savoir-faire l’est tout autant. Prendre le temps de préparer cette passation, de documenter les pratiques et d’accompagner humainement le repreneur, c’est assurer une continuité sereine et durable. Que vous soyez cédant ou repreneur, n’hésitez pas à vous faire accompagner par des experts. Vos conseillers de la CCI ou de la CMA sont là pour vous guider à chaque étape. Ensemble, faisons de la transmission-reprise un tremplin vers la réussite et la pérennisation des savoirs qui font la richesse de nos entreprises !

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