De la fiscalité à l’égalité des chances, en passant par l’accompagnement local, la transmission-reprise d’entreprise continue de se transformer. Tour d’horizon de ce qui bouge dans le Grand Est… et ailleurs.

La transmission-reprise d’entreprise ne se joue pas à Paris. Elle s’observe sur le terrain, au plus près des artisans, commerçants et entrepreneurs en zone périurbaine ou rurale. Comme le résume dans Le Point Thibault de Saint Simon, directeur général de la Fondation Entreprendre : « Ce n’est pas un sujet de grandes villes. »

Un constat partagé par la Communauté d’Agglomération de Haguenau, qui s’est engagée à préserver ses compétences locales via des actions concrètes de sensibilisation. Car aujourd’hui, « seules 20 % des cessions se font dans un cadre familial », précise Marie-Paule Gilardoni, responsable du pôle cession-reprise à la CCI Alsace Eurométropole.

Pour toutes les autres, l’enjeu est clair : détecter, accompagner et sécuriser des repreneurs.

Femmes et reprise : l’expérience vosgienne

Le changement de regard sur la transmission-reprise s’incarne aussi dans les parcours. Exemple avec l’événement « Elles ont osé reprendre », organisé à Sapois par la CCI et la CMA établissement des Vosges. Quatre femmes repreneuses y ont témoigné de leurs trajectoires, souvent semées d’obstacles : stéréotypes de genre, besoin de légitimité, isolement.

Parmi elles, Laetitia Rochatte, qui a repris l’entreprise NS Gerbois, spécialisée dans les emballages bois. On la retrouve également dans Les Échos Entrepreneur, où elle raconte comment elle a transformé cette reprise en stratégie de rebond, avec une orientation à l’export. Un virage décisif pour cette PME vosgienne historique, aujourd’hui redynamisée.

L’événement a également été complété par une exposition photo, visible dans plusieurs lieux du département, valorisant le rôle des femmes dans la transmission. Une initiative salutaire et un signal fort : les femmes ont toute leur place dans la reprise, à condition d’être visibles, écoutées, soutenues.

Fiscalité, CPF : des évolutions à connaître

Côté fiscalité, la loi de finances pour 2025 a prolongé jusqu’en 2031 un dispositif clé pour les dirigeants partant à la retraite : l’abattement de 500 000 euros sur les plus-values de cession de titres. Un coup de pouce bienvenu, mais encore trop souvent ignoré ou mal préparé. Dans de nombreux cas, les cédants découvrent les implications fiscales de leur projet trop tard, alors qu’une bonne anticipation permettrait d’optimiser cette transmission. On ne cesse de le répéter sur ce site.

Autre évolution notable depuis le 16 février 2025 : les conditions de financement des formations à la reprise ou à la création d’entreprise ont été durcies.Ces formations ne sont plus automatiquement éligibles au CPF (Compte Personnel de Formation), sauf si elles débouchent sur une certification enregistrée au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) ou au Répertoire Spécifique.

L’objectif ? Renforcer la qualité des formations proposées aux entrepreneurs. Mais cette réforme risque aussi de freiner certains porteurs de projet, notamment les plus jeunes, moins informés sur les aides alternatives mobilisables. D’où l’importance, là encore, d’un accompagnement sur mesure. Vous trouverez plus d’informations à ce sujet sur le site dédié du gouvernement, Mon Compte Formation.

Une affaire d’humains

À Brumath, Pascal Dony a commencé à préparer sa transmission sept ans avant son départ, en formant progressivement son successeur au sein du Garage Central Daeffler.

À Bar-le-Duc, l’historique mercerie « Aux articles de Paris » ne fermera pas ses portes : elle a été reprise par une ancienne salariée de Bergère de France, accompagnée par la CCI : « J’ai tout de suite été bien conseillée. Sans ça, je ne me serais pas lancée. » assure-t-elle dans le récit que fait L’Est Républicain de cette reprise locale et humaine.

Ces expériences concrètes résonnent avec les nombreuses initiatives locales. Derrière chaque transmission réussie, il y a souvent un événement local, une rencontre, une formation. À Rambervillers, une conférence sur la valorisation d’entreprise réunit notaires, experts-comptables et entrepreneurs pour répondre aux vraies questions des cédants. Dans les locaux du District Urbain de Faulquemont, la CMA sensibilise à l’anticipation des démarches. Dans les Vosges, des clubs de repreneurs permettent aux porteurs de projet d’échanger entre pairs.

Autant d’occasions, sur tout le territoire, de transformer une intention en projet concret, en confiance, avec l’appui des réseaux CCI et CMA.

La transmission-reprise n’est plus un simple acte économique. C’est une affaire de territoire, de liens humains et de projection collective. Et à condition d’en connaître les nouvelles règles du jeu, elle peut être une formidable opportunité de relance locale.


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